jeudi 5 avril 2018

DEUX HOMMES DANS L'OUEST

(Wild Rovers). 1971. USA. En couleurs. Une distribution MGM.
Un film de Blake Edwards.
Avec
William Holden.............................Ross Baudine
Ryan O'Neal..................................Frank Post
Karl Malden..................................Walter Buckman
Tom Skeritt...................................John Buckman
Joe Don Baker...............................Paul Buckman
Leora Dana....................................Nell Buckman
James Olson..................................Joe Billings
Rachel Roberts..............................Maybell
A deux sur un scooter sans casque, c'est un coup à se faire gauler ça...




LE RESUME:
1880, au milieu du Wyoming, Ross Baudine, la cinquantaine et Frank Post, un jeune homme travaillent comme cowboys pour l'éleveur Walter Buckman.
Leur boulot(le même depuis des années) : s'occuper et rassembler le bétail, par tous les temps, par toutes les saisons et par toutes les températures.
Alors que tous les employés se trouvent dans le corral du ranch, un cheval devient fou et sonne un mauvais coup de pied à Barney Drago. Celui ci meurt sur le coup et l'animal est abattu. Sur ces entrefaites, le patron arrive et ça ne l'émeut pas plus que ça. C'est pour lui les risques du métier, et il faut passer à autre chose et continuer le job.
Baudine et Post sont chargés par Buckman d'amener le cadavre en ville pour le déposer chez le croque mort. Pendant le "voyage" les deux amis dissertent sur le temps qui passe et sur leur métier. Ce métier qu'ils aiment mais qui ne permet pas de mettre un sou de coté et qui les usent petit à petit. En plaisantant, Baudine dit qu'ils feraient mieux de dévaliser des banques, ce serait plus rentable.
Arrivés en ville, ils déposent le corps puis en profitent pour faire une petite virée au saloon. Après quelques verres, nos deux hommes sont souls comme des barriques. Ross provoque des éleveurs de moutons et une bagarre s'ensuit. Tout le monde finit K.O.
Les deux hommes évanouis sont emmenés dans leur chariot garé devant le saloon. Le cheval qui connait par cœur le chemin du retour les ramène au ranch de Buckman. Mais le réveil est difficile et la gueule de bois terrible.

Les frères Buckman: Richard Antony et Jean Jacques Goldman


Buckman se rend en ville pour évaluer les dégâts fait par ses deux employés lors de la bagarre, il en profite pour faire un détour par la prison ou sont retenus les trois éleveurs de moutons. Buckman promet la mort aux 3 hommes si ils ont "le malheur" de traverser ses terres.
Dans les pâturages, désabusé, Post propose à Baudine de cambrioler la banque le soir même. A la tombée de la nuit, ils mettent leur plan à exécution. Ils se rendent dans la maison de Joe Billings le banquier. Ils prennent en otage sa femme et sa belle mère.
LA CRITIQUE:
Magistral. Blaker Edwards n'a fait qu'une seule incursion dans notre genre préféré mais ça restera un chef d'œuvre. Ce film raconte certainement la plus belle histoire d'amitié dans un western.
William Holden, impérial, nous montre l'étendue de son talent et même plus. En cowboy vieillissant et usé, qui veut finir sa vie en beauté, est d'une  justesse incroyable et son interprétation aurait mérité un oscar (mais il ne fut même pas nommé cette année là c'et un autre monstre sacré qui l'obtint: Gene Hackman pour French connection).
Quand à O'Neal, il se défend très bien, et rend très attachant son personnage de jeune cowboy fougueux mais d'une grande sensibilité.


Le film à sa sortie n'eut pas un grand succès, surement à cause de critiques peu élogieuses. En effet, les spécialistes de cinéma avaient du mal à le faire rentrer dans une case. Était ce un western, un film dramatique (paradoxalement avec pas mal de moments comiques), une étude de mœurs ou bien une fable philosophique? Deux hommes dans l'ouest pioche un peu dans tout ça. En tout cas, nous voilà en présence d'une œuvre qui fait réfléchir et qui traite de pas mal de sujets; l'amitié, la peur de vieillir, le rapport à l'argent ou encore la mort... Et la lenteur de l'histoire, souvent pointée du doigt, donne une dimension encore plus dramatique au film... On se doute (sans spolier le film) que tout ça ne finira pas forcement bien pour nos deux comparses.
Ce qui est particulièrement intéressant, c'est qu'aucun des personnages n'est manichéen. En effet nos deux héros devenus des desperados sont infiniment plus sympathiques que les hommes "du bon coté de la loi". Le shérif est un incorrigible soulard qui se débrouille pour en faire le moins possible dans sa ville. Quand à  la famille Buckman, elle  est composée d'un patriarche austère, et surtout d'un fils psychopathe (le deuxième fils, plus lucide, à compris depuis longtemps qu'il appartient à une famille pas banale).
Et puis comment ne pas parler des paysages fabuleux, de ces immensités somptueuses sublimés par une excellent travail du directeur de la photographie Philip H Lathrop. Cet Ouest est si âpre, si rugueux et si grand qu'il finira par avaler Beaudine et Post (pourtant deux durs à cuire).
Tout cela nous donne un film un peu particulier, pas forcement dénué de défauts mais qui frappe en plein cœur pour qu'on ne puisse jamais l'oublier.




LA NOTE DU FILM:



Ross et Frank font du stop...
LE PLUS DU FILM:
Quelques séquences humoristiques parsèment le film... (la bagarre au saloon contre les éleveurs de moutons), et c'est un vrai bonheur.
"Le papet" met une branlée à Ugolin...

LE MOINS DU FILM:
Les scènes ou certains protagonistes se font tuer sont parfois un peu trop ...grandiloquentes. On aurait aimé plus de sobriété (pour être plus raccord avec l'ambiance du film).


L'ANECDOTE:
Blake Edwards avait le projet d'une grande ode sur l'ouest de plus de 3 heures. Malheureusement pour lui, il n'obtint pas "le final cut" et la MGM remonta le film sans son accord et expédia la fin. A sa sortie, deux hommes dans l'ouest avait une durée de 2h16. Pourtant certains le trouvèrent encore trop long.

Une des dernières séquences du film tournée en hélicoptère

LE SHERIF

(The proud ones). 1956. USA. En couleurs. Une distribution Twentieh Century Fox. Un film de Robert D. Webb Avec: Robert Ryan ...............