dimanche 7 mai 2017

COUP DE PROJECTEUR: LA SAGA DES SEPT MERCENAIRES

En 1954, le plus illustre des réalisateurs japonais sort un film qui fera date: Les sept samouraïs. Avec dans les rôles principaux: Toshiro Mifune et Takashi Shimura. Ce n'est rien de dire que le film deviendra culte dans l'histoire universelle du cinéma et qu'il influencera énormément de films d'action.
De plus il obtient des critiques élogieuses et est même récompensé par un Lion d'or à la Mostra de Venise.
En 1960, Hollywood décide d'acheter les droits du film japonais car il juge le scénario excellent dé décide d'en faire un remake à la sauce western.
Produit par la Mirish Company et distribué par United Artist, ce "pur film d'action" aura un succès retentissant.
Yul Brynner avec en arrière plan Steve McQueen et Horst Bucholz
Yul Brynner obtient le rôle principal, celui de Chris, un baroudeur chargé par des paysans d'un petit village mexicain pour lutter contre Calvera (Elie Wallach), un tyran qui fait régner la terreur. Chris comprend vite qu'il doit recruter des aventuriers, comme lui, pour l'aider à accomplir sa mission.
Chaque acteurs interprètent un rôle bien défini, celui de "dur à cuire" mais avec chacun une personnalité et un passé très différent.
La principale qualité de ce film est bien entendu son casting "4 étoiles". Brynner tout d'abord, très à l'aise dans son rôle de chef fédérateur bien secondé par un Steve McQueen en pleine forme qui deviendra le mythe que l'on connait. Les seconds rôles viennent d'horizons différents mais feront tous carrières. Certains deviendront même des stars comme Charles Bronson ou James Coburn. D'autres auront une carrière plus en "dents de scie": Robert Vaughn, Horst Bucholz (un jeune premier de nationalité allemande qui sera un "étonnant" Marius dans une version très bigarrée du livre de Marcel Pagnol: Fanny en 1961).
A la base c'est l'immense Anthony Quinn qui devait jouer l'immonde Cavalera. Il se désistera à quelques mois du début du tournage et sera remplacé par Elie Wallach (l'inoubliable Tuco dans Le bon, la brute et le truand).

Elie Wallach




Pour la petite histoire, McQueen qui était encore en contrat pour la série Au nom de la loi, dut simuler un accident de voiture pour s'échapper du tournage et rejoindre l'équipe du film. Son instinct lui donna raison car le film lancera son statut de superstar mondiale.


Steve McQueen

Le scénario du film est écrit par William Roberts, mais il est bien sur calqué sur le film japonais.
L'autre principal atout du film, c'est le fameux thème principal d'Elmer Bernstein qui deviendra la plus célèbre des musiques de western ( avec celle d'Il était une fois dans l'ouest de Morricone). Bernstein obtiendra d'ailleurs l'oscar de la meilleure musique de film.
Le film fit un énorme carton au box office mondial. Si l'on considère sa sortie puis "ses ressorties", il cumulera plus de 7 millions d'entrées en France.











Les producteurs, loin d'être bêtes, ont conscience du potentiel du film et veulent profiter de la manne financière du film. Ils mettront un peu de temps mais lanceront en 1966: Le retour des 7.
Le film est réalisé par Burt Kennedy. McQueen, au sommet de sa carrière, décline l'offre des producteur de reprendre son personnage de Vin. C'est Robert Fuller qui le remplacera.
Robert Fuller, le nouveau "Vin" dans la suite: Le retour des sept.

On essaye bien de reprendre les mêmes ficelles de ce qui avait fait le succès en 1960: un scénario "copié collé", Brynner bien sûr dans le rôle de Chris, et la musique de Bernstein.
Ce qui cloche c'est le reste du casting, les six nouveaux mercenaires n'ont pas le charme ni la fraicheur des premiers. Pourtant parmi eux, il y a Warren Oates (Qui veut la tête d'Alfredo Garcia) et l'habitué du stestson: Claude Atkins.
Le film, particulièrement ennuyeux, ne laissera pas un souvenir impérissable aux afficionados du genre. Quoi qu'il en soit, il marche suffisamment pour qu'un troisième soit mis en chantier.
C'est chose faite en 1969 avec Les colts des septs mercenaires. Là Yul Brynner décide qu'il grand temps d'arrêter. Et c'est le grand Georges Kennedy qui reprend le personnage de Chris.
Ce film a fait l'objet d'une critique sur notre site:
L'affiche américaine des Colts des 7 mercenaires (1969)
Le long métrage, mou du genou, n'apporte rien à la saga. Les mercenaires sont encore plus effacés que dans le précédent, et seul Joe Don Baker arrive à tirer son épingle du jeu.
La réalisation paresseuse de Paul Wendkos, un spécialiste des téléfilms n'offre rien au mythe.
Personne ne pense qu'il y aura un nouveau film, c'est sans compter l'obstination dès producteurs hollywoodiens.
En 1972, en effet, sort La chevauchée des sept mercenaires. On pouvait craindre le pire, mais c'est une bonne surprise que l'on découvre. Lee Van Cleef qui a bénéficié d'un second souffle dans sa carrière grâce aux westerns spaghettis campe le marshall Chris Adams. Bien qu'il ai le même prénom que Brynner dans l'original, il ne s'agirait pas du même personnage.
Lee Van Cleef avec ses hommes dans La chevauchée des 7 mercenaires (1972)
Van Cleef, impeccable comme toujours , fait la différence avec sa classe naturelle. Le scénario même s'il n'est pas très original, tient la route et le film se laisse voir sans déplaisir.
Pour la réalisation c'est George Mc Gowan qui s'y colle, il deviendra un spécialiste de la série télé en mettant en scène plusieurs épisodes de Starsky et Hutch, Drôles de dames, Banacek ou encore Frank, Chasseur de fauves.

Deux ans passent, quand sort l'excellent film de science fiction Mondwest réalisé par Michael Crichton (le romancier et inventeur de Jurassic Park). L'écrivain réussit la prouesse d'innover dans le domaine de la Sf en faisant un film inédit dans son propos et totalement réussi.
Pourquoi nous le citons ici? Parce que le personnage joué par Yul Brynner, ce cyborg qui doit amuser la galerie dans un parc d'attraction américain mais qui va vite se révolter contre sa condition de" robot soumis "se révèle être un ersatz de Chris, le héros des Sept mercenaires de 1960. (Au détail près, dans le costume).
Brynner impressionne dans sa performance d'acteur. Une série avec Anthony Hopkins et Ed Harris, que je n'ai pas encore vu, a été tiré du film et a été diffusé l'année dernière sur une chaine américaine sous le titre Westworld (le titre original du film aussi, d'ailleurs). Il parait que le résultat est excellent.

L'inquiétant robot joué par Yul Brunner dans Mondwest (1974)
Le 10 avril 1981 sort le nouveau single du mythique groupe punk The Clash (avec le regretté Joe Strummer comme chanteur). Le nom du single: The magnificient seven, un bel hommage au film culte.
En 1998, Pen Desham et John Watson relancent la machine sous la forme d'une série de 22 épisodes en deux saisons.
Michael Biehn, le "gentil" du Terminator de James Cameron campe le chef des mercenaires: Chris Larabee. Le discret Eric Close (qui s'illustrera ensuite dans la série FBI, Portés disparus reprend le rôle tenu par McQueen (en 1960), le très "cool" Vin Tanner.
Ron Perlman (au centre), Eric Close (a coté de lui) et Michael Biehn à l'extreme droite (comme Marine) sont les héros de la série de1998
Autour d'eux, celui qui se distingue du lot, c'est Ron Perlman (Hellboy ou encore la série Sons of anarchy). Perlman, avec son physique hors norme, tient le rôle de Josiah Sanchez.
La série, sans être mauvaise (loin de là) souffre de l'ombre étouffante de son ancêtre, le film de Sturges.
Biehn n'a pas les épaules. Il aurait fallu une vieille gloire du ciné et un immense acteur du style de Brian Dennehy  ou Lance Henriksen pour donner un peu plus de tonus à la série.
Dale Midkiff (qui fut un étonnant Elvis Presley dans un téléfilm) dans la série de 98.
La MGM à l'idée au début des "années 2010" de lancer un projet de remake du classique de 1960.
Tom Cruise dès le départ de cette idée, se positionne et se voit bien dans la peau du leader des mercenaires. A ses côtés, les producteurs imaginent bien Matt Damon, Viggo Mortensen ou encore le vétéran Morgan Freeman. Si "l'affiche" se révèle alléchante, on imagine mal Cruise en leader des mercenaires.
Le projet patine un peu, et Cruise s'en va vers d'autres horizons: les suites de Mission Impossible ou les films d'action style Jack Reacher.

Tom Cruise, un temps bien placé dans le rôle principal du remake des 7 mercenaires.


En 2015, la MGM s'obstine. Denzel Washington se positionne et ramène avec lui son pote et réalisateur fétiche: Antoine Fuqua (réalisateur Training day ou encore Equalizzer avec Washington). L'idée est bonne. Washington, pilier du box office, possède un charisme indéniable et est toujours bon même dans des productions passables (Déja vu, L'attaque du métro 123).
Le film veut surfer sur la vague de succès des derniers westerns produits dont deux qui sont également des remakes: 3H10 pour Yuma ou encore True grit (le plus grand succès populaire des frères Coen, à ce jour).
Chris Pratt, la nouvelle sensation d'Hollywood et Ethan Hawke se joignent à l'aventure.
Deux scénaristes s'attèlent à remanier le scénario existant, il s'agit de John Lee Hanckock et de Nic Pizzolatto, le créateur de la série True Detective (un véritable chef d'œuvre).
Le film obtiendra des critiques plutôt positives et sera un succès au box office (160 millions à ce jour de recettes mondiales pour un budget de 90 millions de dollars).
Les 7 mercenaires version 2016












LE SHERIF

(The proud ones). 1956. USA. En couleurs. Une distribution Twentieh Century Fox. Un film de Robert D. Webb Avec: Robert Ryan ...............